SPEIMO

Qu'est-ce que le SPEIMO ?

Le Service de Placement Educatif, d’Investigation et de Milieu Ouvert est un établissement social et médico-social de l’AASEAA. Il se compose de trois services, gérés par une même directrice, qui s’identifient de la façon suivante :

  • Le Service d’AEMO-AED
  • Le Service de Suivi de Placement Familial et de Guidance Parentale
  • Le Service d’Investigations Educatives de la Sauvegarde de l’Enfance de l’Aube.

Cet établissement remplit un certain nombre de missions à la demande, selon les cas, des Juges pour Enfants ou de l’Aide Sociale à l’Enfance. Il répond également aux critères d’habilitation de la Protection Judiciaire de la jeunesse. Au-delà des missions confiées, prescrites et ordonnées qui entraînent un caractère contraint à leur exercice et dans le rapport famille/service, le SPEIMO propose également aux parents, divers appuis et conseils afin de les aider dans leurs rôles d’éducateurs.

Le SPEIMO est donc chargé de 3 missions principales pour 3 services distincts.

Les mesures que nous exerçons

L’AEMO et l’AED : L’Action Educative en Milieu Ouvert et l’Aide Educative à Domicile apportent aide et conseils aux parents pour protéger l’enfant ou l’adolescent des dangers auxquels il se trouve exposé dans son environnement ou au sein de la famille, soit dans le cadre contraignant d’une injonction du Juge des Enfants (AEMO), soit dans un cadre contractuel (AED).

La MJIE : La Mesure Judiciaire d’Investigations Éducatives vise à recueillir, auprès des parents et de l’environnement de l’enfant, des éléments sur la situation scolaire, familiale, sanitaire et éducative, en vue d’éclairer le magistrat et lui permettre de prendre une décision. 

Le suivi de placement familial : Il assure un accompagnement éducatif de l’enfant placé en famille d’accueil et la définition, avec les parents, des objectifs à atteindre pour permettre son retour au domicile ou son équilibre au sein du milieu d’accueil (guidance parentale).

Les besoins de l'enfant

Le 28 février 2017, paraissait le rapport du Docteur Marie-Paule Martin-Blachais sur la démarche pluridisciplinaire de consensus sur les besoins fondamentaux de l’enfant en protection de l’enfance.

Elle réaffirme au regard de l’intérêt supérieur de l’enfant, la nécessité pour les services et établissements concourant à la protection de l’enfance de se recentrer sur ses besoins fondamentaux, c’est-à-dire d’apporter des réponses rapides et adaptées afin de préserver sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation, ainsi que le respect de ses droits.

Ce rapport évoque une approche contextuelle qui fait émerger des besoins interdépendants entre eux et avec l’environnement du jeune.

Il évoque un méta-besoin de sécurité rencontré chez les jeunes accompagnés qui a des impacts sur les besoins physiologiques et de santé, les besoins de protection et les besoins affectifs et relationnels. 

Source : Démarche de consensus sur les besoins fondamentaux de l’enfant en protection de l’enfance – Février 2017

De ce méta-besoin de sécurité découle des besoins en termes d’identité, d’estime de soi, ainsi que le besoin de cadre et de limites, ou le besoin d’expériences et d’exploration du monde. Pour évaluer si l’enfant est en danger et l’évolution de ce danger, les professionnels questionnent et mettent au travail la façon dont les parents donnent satisfaction aux besoins fondamentaux de l’enfant en matière de santé, sécurité, moralité, éducation.

Le réseau relationnel du SPEIMO

Les services du SPEIMO sont au cœur de La Sauvegarde ESSOR 10 et de ses autres établissements (En blanc). 

En vert apparaissent les tarificateurs, financeurs, prescripteurs et ordonnateurs grâce auxquels le service peut fonctionner et exercer ses missions.

Dans la bulle qui entourent le service apparaît le principal bénéficiaire qu’est l’enfant, mineur ou jeune majeur, ainsi que les personnes qui gravitent autour de lui sans lesquels le service ne peut exercer ses missions d’éducation et de protection (En jaune).

En beige, autour du bénéficiaire, se trouvent les partenaires principaux avec lesquels le service est en lien régulièrement.

En marron sont listés les divers partenaires et associations avec lesquels le service agit en faveur des familles.

La liste des partenaires n’est pas exhaustive. Elle évolue au regard des situations et des besoins identifiés.

Le service d'AEMO-AED

La mission du service d’AEMO-AED est d’ « apporter aide et conseil à la famille, afin de surmonter les difficultés matérielles ou morales qu’elle rencontre…ce service est chargé de suivre le développement de l’enfant et d’en faire rapport au juge périodiquement. » Article 375-2 du Code Civil.


Dans le cadre judiciaire (à la suite d’un Jugement d’un Juge des Enfants ou d’une Cour d’appel) : il s’agit de familles qui ne réunissent pas les conditions garantissant la santé, la sécurité ou la moralité d’un mineur non émancipé ou dont les conditions de l’éducation ou de son développement physique, affectif, intellectuel et social sont gravement compromises. Si la situation de l’enfant est caractérisée par un danger ou un risque de danger, une mesure de protection judiciaire sera confiée par le Juge des Enfants au service d’AEMO-AED.


Dans le cadre administratif (contrat) : sans préjudice des pouvoirs reconnus à l’autorité judiciaire, le Président du Conseil Départemental accorde, par décision, les prestations d’aide sociale à l’enfance et peut, par délégation, confier au service d’AEMO-AED des aides éducatives à domicile (AED). Celles-ci sont attribuées sur sa demande et avec son accord, à la mère, au père ou, à défaut, à la personne qui assume la charge effective de l’enfant, lorsque la santé de celui-ci, sa sécurité, son entretien ou son éducation l’exige. Une AED peut être accordée aux mineurs émancipés et aux majeurs âgés de moins de 21 ans, confrontés à des difficultés sociales.

La personnalisation des mesures consiste à adapter celles-ci, chaque fois que possible, aux besoins spécifiques du bénéficiaire. Elle se traduit par l’élaboration et la mise en œuvre du DIPC et la formalisation d’un projet personnalisé.

Le cadre hiérarchique désigne un « référent éducatif » qui sera à l’interface entre le fonctionnement familial et la décision de justice et un tiers entre les parents et les enfants. Les professionnels du service évaluent les conditions de vie de l’enfant ainsi que ses besoins fondamentaux ; afin d’accompagner, de conseiller, de soutenir et d’orienter au mieux les bénéficiaires et leurs représentants légaux. Les objectifs sont de parvenir à obvier les éléments de danger et de mettre en place un environnement sécure et épanouissant pour le bénéficiaire. Tout au long de la mesure et à chaque rencontre, les objectifs préalablement définis sont évalués et adaptés à l’évolution de la situation. Le bénéficiaire et ses parents étant acteurs de cette évolution, chaque rencontre avec le référent éducatif constitue une nouvelle étape avec de nouveaux objectifs.

Un mois avant l’échéance de la mesure éducative, le référent éducatif réalise le bilan de la mesure avec la famille pour faire émerger sa propre perception de ce que la mesure lui a apportée. Il soumet ensuite en réunion de synthèse ses observations et ses hypothèses, à l’équipe interdisciplinaire. La situation de l’enfant est évaluée dans sa globalité. Cette réunion a pour fonction de vérifier si les objectifs de la mesure ont été atteints et si non, pourquoi. Elle vise également à répondre aux questions suivantes : les besoins fondamentaux de l’enfant sont-ils satisfaits ? L’enfant est-il en danger ou en risque de danger ?

En fonction de cette évaluation, le service proposera les nouveaux objectifs à poursuivre par la famille. Le référent restitue la conclusion de la réunion de synthèse à la famille et l’informe de la proposition qui sera faite au magistrat (en présence du chef de service en cas de proposition de placement). Le référent éducatif rédige ensuite le rapport de fin de mesure, que la direction valide, à destination du Juge des Enfants ou de l’ASE.

L’intention des professionnels consiste à aborder chaque situation singulière avec bienveillance en vue de préserver l’intérêt supérieur de l’enfant qui est au cœur des préoccupations, dans le respect du cadre posé par la décision judiciaire ou administrative. La démarche du service est de donner la parole aux parents et à l’enfant afin de les accompagner à mettre en mots le fonctionnement (ou dysfonctionnement) qui a conduit au danger ou au risque de danger dont découlent la décision et la mise en œuvre de la mesure.

Les accompagnements éducatifs sont réalisés dans le cadre défini par la mesure.

Centrés sur son intérêt, ces accompagnements s’adressent à l’enfant et à ses représentants légaux. Ils visent les objectifs suivants : 

  • Garantir la prise en compte des besoins fondamentaux de l’enfant ;
  • Faire valoir les droits de l’enfant ;
  • Favoriser son expression et relayer sa parole ;
  • Favoriser son épanouissement ;
  • Instaurer une relation de confiance avec le bénéficiaire et les représentants légaux ;
  • Accompagner le changement et permettre aux parents de développer leurs compétences parentales ;
  • Faire prendre conscience aux parents de leurs difficultés et de l’impact sur leur(s) enfant(s) ;
  • Accompagner les parents dans leurs difficultés et dans la modification de leur posture éducative/parentale ;
  • Œuvrer pour l’apaisement des conflits parentaux (en médiatisant les échanges) ;
  • Favoriser la coordination des acteurs impliqués dans la situation de l’enfant (établissements scolaires, établissements de soins, travailleurs sociaux de secteur, famille élargie, professionnels paramédicaux, associations culturelles, sportives).

Ces accompagnements prennent la forme d’entretiens individuels et/ou familiaux. La posture des professionnels nécessite une souplesse et une adaptation permanente aux besoins du bénéficiaire, de ses représentants légaux et à l’évolution de la situation.

L’accompagnement thérapeutique, proposé par le psychologue du service, a pour objectifs :

  • Offrir aux enfants et/ou aux parents un lieu d’écoute et de parole différent de celui du référent éducatif, à partir des références théoriques en psychologie ;
  • Apporter un regard clinique sur la manifestation des symptômes ;
  • Evaluer et proposer des hypothèses sur les troubles psychiques et/ou mentaux ;
  • Elaborer des pistes de travail en termes d’accompagnement sur la relation parent-enfant ;
  • Accompagner l’enfant ou le parent dans sa démarche thérapeutique individuelle ;
  • Orienter vers les établissements de soins adaptés à la situation.

L’accompagnement thérapeutique se décline de la manière suivante :

  • Entretiens individuels ou familiaux à domicile ou au service ;
  • Ecoute, observation, échanges verbaux, reformulation, questionnement, invitation à l’introspection, décryptage et explications, conseils ;
  • Utilisation de supports tels que des tests projectifs, tests de personnalité, dessins ;
  • Entretien ponctuel d’évaluation en vue d’une orientation ;
  • Suivi régulier le temps de la mesure ;
  • Tenue d’un dossier distinct et confidentiel accessible uniquement aux psychologues.

Le service d'investigations éducatives

« La mesure judiciaire d’investigation éducative est ordonnée durant la phase d’information (procédure d’assistance éducative) ou durant la phase d’instruction (cadre pénal) par un juge ou une juridiction de jugement. A cet effet, quel que soit le fondement civil ou pénal, la mise en œuvre et le déroulement de la mesure doivent être guidés par le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant et le respect du cadre posé par la décision judiciaire.

Son objectif est de recueillir des éléments sur la personnalité du mineur, sur sa situation familiale et sociale et sur le sens des actes qu’il pose ou qu’il subit. Dans le cadre d’une procédure d’assistance éducative, les informations et les préconisations contenues dans le rapport écrit doivent permettre au juge de vérifier si les conditions d’une intervention judiciaire sont réunies et de proposer si nécessaire des réponses en termes de protection et d’éducation, adaptées à la situation des intéressés.

La mise en œuvre de l’investigation produit par elle-même souvent un changement dans les familles, en leur permettant d’entrer dans une démarche dynamique et peut contribuer à dénouer une situation de crise ou de blocage et ainsi éviter ou limiter le temps d’une intervention éducative judiciaire. Pour autant, l’objectif de la MJIE n’est pas une action d’éducation.

Elle est par essence une démarche dynamique de recueil d’éléments, de compréhension éclairant la situation, de vérification des conditions prévues par la loi pour l’intervention judiciaire, d’observation, d’analyse partagée puis d’élaboration de propositions. Elle s’attache à évaluer la situation d’un mineur et à apprécier notamment les conditions d’exercice de l’autorité parentale et ses effets vis-à-vis de l’enfant. […]

La MJIE est ordonnée principalement durant la phase d’information (en assistance éducative) ou dans la phase d’instruction (au pénal) ou à tout moment de la procédure ».

La MJIE se distingue des évaluations menées par la CRIP et de l’expertise. Elle est réalisée dans un cadre contraint par la décision judiciaire, sans possibilité de faire appel et à ce titre met en œuvre le principe du contradictoire.

Le SIESEA est engagé dans le respect du projet associatif de La Sauvegarde ESSOR 10 et de la charte des droits et des libertés des personnes accueillies formalisée par les 12 engagements départementaux de tous les ESMS de la protection de l’enfance. Il fonde également ses interventions sur les recommandations de bonnes pratiques professionnelles publiées par l’ANESM – HAS.

Les professionnels du service s’engagent à garantir la qualité des évaluations des situations pour lesquelles ils sont missionnés. Les interventions du service se fondent sur des principes de bientraitance et de personnalisation de l’analyse de chaque situation. Chaque professionnel vise à faire prendre conscience aux adultes de la gravité et de la dangerosité des actes posés en amont de l’intervention, de la nécessité d’adapter leurs pratiques éducatives et de mettre en œuvre les soins ou suivis, dans l’intérêt de l’enfant. L’intérêt supérieur de l’enfant est au cœur de ses préoccupations.

La qualité des interventions se fonde également sur les qualifications des professionnels qui complètent et actualisent leurs connaissances par la formation continue et la participation à des colloques, séminaires, débats utiles à l’évolution de leurs compétences, en adéquation avec les tendances sociétales et les besoins des familles. De nombreux livres sont également à leur disposition.

Le service de suivi du placement familial et de guidance parentale

Le Service de Placement Familial a pour missions d’assurer, par délégation du Conseil Départemental, le suivi et l’accompagnement éducatif d’enfants et de jeunes majeurs âgés de 0 à 21 ans placés en famille d’accueil, de travailler la parentalité avec les familles biologiques et d’accompagner les relations parents/enfants. Les missions confiées au Placement Familial sont amenées à rendre un service aux familles et visent l’intérêt supérieur de l’enfant.

Les interventions du service se déroulent majoritairement dans le cadre de mesures judiciaires (cadre contraignant d’une injonction du Juge des Enfants), au titre de l’article 375 et alinéas du code civil. Elles s’inscrivent plus rarement dans le cadre de mesures administratives (mission ASE, article 222-5-1 du CASF), qui prévoient un contrat administratif tripartite entre la famille, l’Aide Sociale à l’Enfance et le service de suivi de placement familial.

Les objectifs du Service de Placement Familial se déclinent de la manière suivante :

  • Assurer un accompagnement spécialisé pour les parents afin de les aider à valoriser leurs compétences
  • Exercer un suivi de l’enfant en accueil familial
  • Aider la construction de liens sécurisants entre l’enfant et ses parents
  • Accompagner les parents dans la restauration de leurs responsabilités éducatives.

 

Les missions menées par le Placement Familial se déclinent dans 3 dimensions :

  • L’accompagnement de l’enfant: être garant de son projet, de sa protection, de son bien-être, des relations avec la famille ; porter et soutenir la parole de l’enfant ; coordonner les actions partenariales en faveur de l’enfant, le représenter afin que ses choix soient pris en compte et qu’il soit acteur de son projet, favoriser le lien avec la famille élargie (fratrie…).

 

  • L’accompagnement de ses parents: leur permettre de comprendre le sens du placement ; les accompagner dans la mise en œuvre de leurs droits et de leurs devoirs ; s’assurer de la mise en place des droits de visites ou d’hébergement ; les associer aux démarches et aux décisions relatives à la vie de l’enfant ; les soutenir dans leur fonction parentale (guidance, écoute).

 

  • L’accompagnement des accueillants familiaux: accompagner le professionnel à prendre en charge l’enfant au quotidien ; s’assurer du bon déroulement de l’accueil de l’enfant et de la prise en compte de ses besoins et attentes ; assurer une fonction ressource (être à l’écoute et en soutien du professionnel) ; associer, dans le cadre d’un travail partagé, le professionnel aux décisions et réflexions relatives au projet de l’enfant ; aider le professionnel dans la prise en compte du parent et de sa place dans la vie de l’enfant.

La personnalisation des mesures consiste à adapter celles-ci, chaque fois que possible, aux besoins spécifiques de la personne bénéficiaire.

Conformément aux dispositions réglementaires prévues par la loi du 2 janvier 2002, elle se traduit par l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet personnalisé qui se décline en fonction des objectifs et des axes de travail retenus dans le cadre du Projet Pour l’Enfant. Le PP, centré sur l’enfant, ses droits, ses besoins et ses attentes, s’inscrit dans les attendus de la mesure prononcée par le Juge des enfants. 

Au sein du Placement Familial, différentes étapes structurent la construction du projet personnalisé qui se veut, bien entendu, sans cesse évolutif.

  • Le recueil de la parole de l’enfant et la rencontre avec son entourage :

L’accompagnement débute par une rencontre avec l’enfant. Celle-ci vise à échanger, par des moyens adaptés à son âge, autour des motifs du placement, à recueillir sa parole, à identifier ses symptômes, ses attentes, ses besoins en vue d’envisager des pistes d’amélioration et de l’accompagner dans un processus de changement. Les parents de l’enfant, ainsi que les accueillants familiaux sont également rencontrés.

  • La phase d’élaboration et de formalisation du projet personnalisé :

Le projet personnalisé est élaboré et formalisé dans les six premiers mois du placement de l’enfant. Il vient alimenter le DIPC et définit des objectifs précis liés à la prise en charge de l’enfant confié à l’assistant familial. Il désigne les moyens mis en œuvre et les échéances. Il est évalué constamment par le référent. Il retrace les actions mises en œuvre en faveur de l’enfant.

  • La phase de suivi et de mise en œuvre du projet personnalisé:

Une réunion est organisée à minima une fois par an en présence du jeune, de la famille, du référent, de l’assistant familial et si besoin du chef de service afin de définir de nouveaux objectifs et leur mise en œuvre. Tout au long de la mesure et à chaque rencontre, les objectifs préalablement définis sont évalués et adaptés à l’évolution de la situation. L’enfant et ses parents étant acteurs de cette évolution, chaque rencontre constitue une nouvelle étape avec de nouveaux objectifs, dont vont découler des propositions d’actions.

 

  • La phase de bilan-évaluation :

Le travailleur social référent fait le bilan de la mesure avec la famille. Il relève les évolutions ou non et les met en regard des prescriptions du Juge des Enfants et des attentes de la famille. Il soumet ces observations lors de la réunion pluridisciplinaire dite réunion de synthèse qui alimentera par la suite le PP et permettra également de définir de nouveaux objectifs. Le référent prend appui sur le projet personnalisé pour rédiger ensuite le rapport de fin de mesure à destination de l’ASE et du Juge des Enfants. Le chef de service restitue à la famille et à l’enfant en fonction de son âge les propositions du service. Lors de l’audience, le référent représente le service et rapporte la parole de l’enfant, les évolutions de la situation familiale et le travail engagé sur la parentalité.

 

La nomination du référent

Tous les membres de l’équipe éducative sont amenés à être référents. Le choix du travailleur social chargé du suivi du placement d’un enfant est fait par le chef de service à l’issue de l’entretien d’admission avec le ou les parents, et après échanges avec l’ensemble de l’équipe pluridisciplinaire, en réunion, en fonction de plusieurs critères :

  • La sectorisation de la famille d’accueil si possible
  • La disponibilité du travailleur social par rapport à l’effectif (30 mesures/enfant pour 1 ETP)
  • La problématique repérée

Le nombre d’enfants de la même fratrie bénéficiant d’un placement (structure familiale)

Les accompagnements éducatifs mis en œuvre par le Placement Familial se font par délégation de l’ASE, dans le cadre défini par la mesure ordonnée par le Juge des Enfants.

Centrés sur l’enfant et son intérêt supérieur, ces accompagnements s’adressent à l’enfant, à ses parents et aux accueillants familiaux. Mis en œuvre dans une logique de continuité, ils visent les objectifs suivants : 

  • Faire valoir les droits de l’enfant
  • Favoriser son expression et relayer sa parole (y compris à l’audience auprès du Juge)
  • Favoriser son épanouissement et son bien-être
  • Rendre le jeune acteur de son parcours et de son projet de vie
  • Favoriser les rencontres fratries ou d’autres liens familiaux
  • Lui permettre de donner un sens au placement
  • Instaurer une relation de confiance avec le jeune et lui permettre de restaurer des liens d’attachement sécures
  • Etayer et soutenir les accueillants familiaux dans l’accompagnement quotidien de l’enfant (écoute, conseil, organisation des relais, des répits, prise en compte des symptômes)
  • Accompagner la vie quotidienne du jeune au sein de sa famille d’accueil
  • Accompagner le changement et permettre aux parents de développer leurs compétences parentales
  • Coordonner les actions en faveur de l’enfant et faire du lien entre les acteurs impliqués dans la situation de l’enfant

Ces accompagnements prennent la forme de rencontres et/ ou d’entretiens individuels ou médiatisés ; de temps collectifs (activités, camps). La posture des professionnels sur le champ éducatif nécessite une souplesse et une adaptation permanente aux besoins du jeune et à l’évolution de sa situation.

En prévision de sa majorité, un entretien des 17 ans du jeune est réalisé avec le réfèrent éducatif à l’aide d’un questionnaire proposé par l’ASE. Un deuxième entretien est fait à l’ASE en présence de la responsable Socioéducative, le jeune l’assistant familial, le référent éducatif et si possible le chef de service du Placement Familial

L’accompagnement thérapeutique, proposé par le psychologue du service, a pour objectifs :

  • Offrir aux enfants et/ou aux parents un lieu d’écoute et de parole différent de celui du référent éducatif, à partir des références théoriques en psychologie ;
  • Apporter un regard clinique sur la manifestation des symptômes ;
  • Evaluer et proposer des hypothèses sur les troubles psychiques et/ou mentaux ;
  • Elaborer des pistes de travail en termes d’accompagnement sur la relation parent-enfant ;
  • Accompagner l’enfant ou le parent dans sa démarche thérapeutique individuelle ;
  • Orienter vers les établissements de soins adaptés à la situation.

L’accompagnement thérapeutique se décline de la manière suivante :

  • Entretiens individuels ou familiaux à domicile ou au service ;
  • Ecoute, observation, échanges verbaux, reformulation, questionnement, invitation à l’introspection, décryptage et explications, conseils ;
  • Utilisation de supports tels que des tests projectifs, tests de personnalité, dessins ;
  • Entretien ponctuel d’évaluation en vue d’une orientation ;
  • Suivi régulier le temps de la mesure ;
  • Tenue d’un dossier distinct et confidentiel accessible uniquement aux psychologues.

Lieu tiers : un espace rencontre associatif

L’espace de rencontre actuel est né du concept de la ludothèque AKOUAONJOU qui avait été créée en 1991. Cet espace  a progressivement perdu sa mission exclusivement centrée sur le jeu pour devenir un outil nécessaire à la restauration du lien parent/enfant, en permettant la mise en place des droits de visite des parents à leurs enfants placés. Il est devenu un espace de rencontres médiatisées.

Dans le cadre d’intervention actuel, exclusivement en lien avec des ordonnances ou des jugements du Juge des Enfants, nos objectifs se déclinent principalement en trois axes, non exclusifs les uns des autres. En effet, il est possible de poursuivre plusieurs objectifs qui sont mis en place dans une démarche de progression, en fonction de l’évolution de la situation familiale. Les visites en présence d’un tiers se fondent sur une évaluation de la situation familiale concluant à l’impossibilité de laisser un enfant seul en présence de ses parents pendant l’exercice de leur droit de visite.

La protection de l’enfant :
Les visites en lieu tiers ont pour objectif de permettre à l’enfant de maintenir un lien avec son ou ses parents tout en le protégeant des dangers aux quels il a été précédemment exposé, mais aussi de toute forme de maltraitance. Les visites se déroulent en présence d’un tiers, garant de la sécurité physique et psychique de l’enfant. Il s’agit donc avant tout d’offrir un cadre contenant, de mettre à distance les parents en cas de danger pour les enfants et de pouvoir préserver l’enfant de la pathologie de son ou de ses parents.
Les objectifs visent autant la protection de l’enfant d’un lien potentiellement dangereux ou inapproprié à son développement, que le soutien des parents dans leur fonction parentale et, la mise en place ou le développement d’un lien d’attachement satisfaisant entre l’enfant et ses parents. La théorie de l’attachement constitue une référence
incontournable des interventions et de la médiation dans le cadre du droit de visite.

Soutien à la parentalité :
Le second objectif du LIEU-TIERS est le travail sur la parentalité. Pendant de nombreuses années, dans le cadre des mesures de placement, les liens entre parents et enfants étaient coupés. Depuis quelques années, la pratique en placement familial a évolué et le travail avec les parents a été réintroduit. 

Les visites médiatisées dans cet espace de rencontre ont donc pour objectifs de :

  • Permettre aux parents de se repositionner en tant que parent bienveillant pour leur enfant
  • Permettre aux parents d’acquérir des attitudes éducatives adaptées pour leur enfant 
  • Aider les parents à comprendre les difficultés, la problématique de leur enfant, et les aider dans l’acceptation de ces difficultés 
  • Aider les enfants à comprendre les difficultés et la problématique de leurs parents et à « faire avec » 
  • Aider, autant que possible, les parents et l’enfant à (re)construire et consolider leurs relations, à travers des liens plus sécures
  • Intégrer les parents à la vie quotidienne de l’enfant malgré la séparation induite par le placement (travail autour de la scolarité, de l’alimentation, de la sociabilisation, ainsi que des règles qui peuvent être transposables de la famille d’accueil à la famille et inversement) 
  • Repositionner l’enfant à sa place d’enfant, ce qui correspond aussi à un repositionnement des parents en tant qu’adultes responsables 
  • Soutenir les parents dans leur responsabilité éducative.

Aide à la décision pour le juge des enfants :
Lorsque le magistrat ne dispose pas d’éléments suffisants sur la qualité du lien qui unit l’enfant à son ou ses parents pour prendre sa décision, les visites médiatisées peuvent avoir pour objectif l’évaluation de la qualité du lien. Toutefois, ces situations doivent rester exceptionnelles et être limitées dans le temps pour laisser place ensuite à des modalités du droit de visite adaptées à la situation ainsi évaluée. Cette aide à la décision repose sur un travail d’observation. Il s’agira alors de :

  • mesurer les capacités (compétences et difficultés) des parents dans les relations avec leurs enfants 
  • évaluer la nécessité de maintenir un lien, à quel rythme (fréquence et durée des rencontres) 
  • évaluer les ressources mobilisables des parents mais aussi les possibles appuis pour eux, notamment dans le cercle familial

Pour qui ?

Les visites médiatisées sont des rencontres organisées par le service de suivi de placement, suite à une décision judiciaire (juge des enfants), ou sur demande des parents pour eux-mêmes dans le cadre administratif ou pour la famille élargie, entre un enfant placé et un membre de sa famille (père, mère, frère, sœur, grands-parents, oncle, tante…).
Elles concernent des enfants ou jeunes majeurs âgés de 0 à 21 ans, placés en famille d’accueil ou en établissement suite à une décision judiciaire ou à la demande d’un ou des deux parents (accueil provisoire). Dans un cadre plus large, elles permettent à tout enfant ou jeune confié à un établissement de l’A.A.S.E.A.A. de rencontrer ses parents dans un lieu sécurisant, en présence d’un tiers médiateur,  et de bénéficier des infrastructures (jeux, espace détente, espace repas…) mis à disposition.

Comment ?

A réception du jugement ou de l’ordonnance dans lequel le Juge des Enfants fixe les droits de visite médiatisée aux parents ou à la famille, un calendrier est établi par les médiateurs en tenant compte des différents paramètres, notamment la disponibilité des adultes et des enfants en fonction de leurs activités, mais aussi le rythme des enfants en bas âge. La durée des visites varient entre 1 et 2 heures : généralement, le temps d’une rencontre est fixé à 1h30. La variation de la durée se justifie par la problématique familiale, la qualité du lien parent-enfant, l’âge de l’enfant, la qualité de la relation, la disponibilité physique, psychique des parents et les objectifs de travail. Autant que faire se peut, nous veillons à n’accueillir qu’une famille à la fois. Exceptionnellement, deux familles peuvent avoir un temps commun de présence mais jamais sur la durée totale de la rencontre. Cette individualisation permet un travail de proximité, de confiance et une disponibilité optimale visant à reprendre le contenu de la rencontre sur ce qui aura été positif et sur ce qu’il reste à travailler.

Quand ?

Le LIEU-TIERS est ouvert tous les jours de la semaine du lundi au samedi de 9h à 18h tout au long de l’année. Il est accessible par les bus. Un parking gratuit à proximité permet aux parents motorisés de se stationner en toute tranquillité.

Evolution possible des modalités d’accueil :

Lorsque les conditions le permettent, le travail de rencontres médiatisées peut se faire dans des infrastructures ordinaires : médiathèque, piscine, centre équestre… L’ouverture sur le monde extérieur permet aux parents de sortir du milieu totalement protégé pour reprendre une place dans la vie ordinaire. Un travail préparatoire permet d’accompagner les familles dans ce changement de lieu. Le personnel assure également des visites médiatisées dans les établissements de soin lorsque les parents sont hospitalisés comme la Clinique Psychiatrique de l’Aube par exemple.

Le projet pour ce service est d’étendre le travail de médiatisation à domicile afin d’assurer une continuité dans les projets de développement des compétences parentales. Cette passerelle permet en effet de ne pas modifier plusieurs paramètres en même temps. En effet lorsqu’un parent obtient un droit de visite médiatisée à domicile, ce dernier s’exerce généralement avec la présence d’une Technicienne de l’Intervention Sociale et Familiale. Or pour l’enfant et le parent cela peut occasionner des perturbations dans la relation en raison du changement de lieu (passage de lieu-tiers au domicile) et du changement de personne (médiatrice -TISF).

Lorsque le magistrat ne dispose pas d’éléments suffisants sur la qualité du lien qui unit l’enfant à son ou ses parents pour prendre sa décision, les visites médiatisées peuvent avoir pour objectif l’évaluation de la qualité du lien. Toutefois, ces situations doivent rester exceptionnelles et être limitées dans le temps pour laisser place ensuite à des modalités du droit de visite adaptées à la situation ainsi évaluée. Cette aide à la décision repose sur un travail d’observation.

Il s’agira alors de :

  • mesurer les capacités (compétences et difficultés) des parents dans les relations avec leurs enfants 
  • évaluer la nécessité de maintenir un lien, à quel rythme (fréquence et durée des rencontres) 
  • évaluer les ressources mobilisables des parents mais aussi les possibles appuis pour eux, notamment dans le cercle familial

Deux médiatrices, titulaires pour l’une d’un diplôme d’Etat d’Educatrice de Jeunes Enfants, pour l’autre d’un diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé, assurent l’accueil et la médiatisation des rencontres entre parents et enfants. Une formation sur la médiation et la médiatisation ainsi que sur les liens d’attachement sont venues compléter leurs compétences professionnelles acquises dans le cadre des formations initiales enrichies également par leurs diverses expériences. Leurs interventions différent selon les objectifs à travailler et s’adaptent aux problématiques familiales et individuelles des bénéficiaires.

Leur travail consiste à :

Observer :

  • les interactions familiales, les compétences de chacun,
  • les personnalités, leurs spécificités, leurs troubles éventuels,
  • l’histoire, le parcours et la culture des familles,
  • le type de relations (repérer d’éventuels troubles de l’attachement), 

Accueillir :

  • être présent physiquement lors de l’accueil, assurer si besoin la transition pour l’enfant entre la famille d’accueil et sa famille, accueillir chaleureusement et rappeler le cas échéant les formules d’usage (on se dit bonjour !)
  • préparer l’appartement (offrir une boisson, ranger et préparer les espaces de jeux)
  • prévoir les modalités d’accueil, avec notamment un accueil différé du parent ou de l’enfant si besoin

Intervenir pour repositionner, protéger  

  • reprendre les parents quand ils ont des attitudes inadaptées, leur expliquer, les guider
  • protéger l’enfant si besoin des gestes et paroles néfastes à son encontre ou envers ses proches (discrimination de l’autre parent, de la famille d’accueil…)
  • stopper la visite le cas échéant (parent incohérent, violent dans ses propos ou ses gestes, sous l’emprise d’alcool ou autre substance…enfant insécurisé et inconsolable…)

Alimenter la relation quand elle est pauvre :

  • si nécessaire proposer des supports d’activités, amener les échanges et la discussion, permettre à l’enfant de parler de lui, de ce qu’il vit…

Rassurer, accompagner le parent quant à sa position parentale et/ou son autorité parentale :

  • mise en évidence des capacités et compétences des parents quand elles sont adaptées aux besoins de l’enfant,
  • accompagner le parent à prendre une position éducative pour son ou ses enfants (scolarité, soin…)
  • concrétiser dans la relation ce qui est travaillé par ailleurs (par exemple, savoir dire non, poser les interdits, exprimer son affection…)
  • prendre l’enfant dans ses bras pour le rassurer, le calmer, jouer avec l’enfant.

Il convient d’être attentif à la place à tenir tant il est difficile de ne pas se sentir rapidement en rivalité avec le ou les parents.

Faire vivre aux parents un mode de relation dans le but qu’ils le reproduisent :

Se montrer contenant, accompagnant et maternant envers les parents pour qu’ils expérimentent une relation bienveillante et qu’ils la reproduisent, la transposent dans la relation à leur enfant. En conclusion au delà de la simple mise en œuvre des droits accordés par le Juge des enfants, les médiatrices doivent comprendre le fonctionnement familial dans le but de travailler ce qui dysfonctionnent.

L’intervention des médiatrices est complétée par une proposition de travail sur le lien parent/enfant avec une psychologue clinicienne. Elle favorise la communication lorsque la situation s’avère très complexe ou le lien très distendu……..

Implanté sur le Domaine de l’Essor à Rosières, le LIEU-TIERS est un appartement de type 4 situé au premier étage du bâtiment qui abrite les locaux du service de suivi de placement de l’A.A.S.E.A.A.  Une porte indépendante permet aux parents un accès direct à cet espace de rencontre en toute tranquillité. Les professionnelles peuvent avoir un accès par les bureaux, ce qui limite leur isolement et facilite la communication entre médiatrices et travailleurs sociaux chargés du suivi de placement.

Il est composé :

  • d’une cuisine équipée pour la prise de repas en famille,
  • d’une salle d’eau avec toilettes enfants et d’un toilette adulte séparé,
  • de trois salles d’activités, de surfaces comprises en 12 et 20 m2

Chaque salle répond à un besoin spécifique du développement physique et psychique de l’enfant : la plus grande dispose d’un canapé avec table basse favorisant le dialogue et les échanges familiaux, le partage de jeux éducatifs ou de société par exemple. Des jeux de voitures, de construction, d’imitation y sont également accessibles.

Une pièce plus petite permet aux enfants plus jeunes de jouer avec des poupées, des marionnettes, ou d’observer des temps plus calmes autour d’un livre.

La dernière pièce est consacrée aux activités manuelles et artistiques. Elle dispose également d’un bureau qui peut recevoir les adultes en face à face en cas de besoin.

La salle d’eau dispose d’une toilette enfant, d’une douche et d’un lavabo. Un espace central permet de mettre en place un atelier peinture.

La diversité des jeux permet d’offrir un large choix aux enfants et aux parents et ainsi de répondre au mieux aux besoins de chacun en fonction des âges et de ce qu’il est nécessaire de travailler (motricité, imagination, respect des règles).

Le LIEU-TIERS dispose par ailleurs d’espaces extérieurs avec notamment un terrain en herbe avec buts de foot, un terrain de basket avec panneaux, un espace goudronné et enfin des tables en extérieur permettant aux parents qui le désirent de déjeuner ou de goûter dehors. Des jeux et jouets d’extérieurs sont également mis à disposition.

Depuis mars 2021, une antenne du Lieu Tiers a été ouverte sur la commune de Romilly afin de faciliter l’accès aux familles de ce secteur. 

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